L’article machin chouette du code de dix-neuf-cent-cinquante-douze précise que les jeunes mariés doivent se présenter au plus tard quatorze jours avant la date du mariage devant l’officier de l’Etat civil pour présenter leurs documents.

Bien, nous sommes le 07 Aout, le contrat de mariage a été signe le 06 chez le notaire, le mariage est dans 14 jours précisément, nous sommes dans les temps. Moui, pas si sûr…

Direction l’Hôtel de Ville de la Grand-Place. Bonjour, on se marie le 22 et on vient vous apporter le certificat du notaire. Ah ben c’est pas ici, Monsieur, il faut aller à “la Ville de Bruxelles” sur la Place de Brouckère, vous voyez, devant la Poste. Oui oui pas de soucis.

Cinq minutes de marche plus tard…

Bonjour, on se marie le 22, et on vient vous déposer le certificat du Not… Ah ben c’est pas ici, Monsieur, il faut aller au Bureau des Mariages, Rue Grétry. C’est juste en face, deuxième à droite.

Cinq minutes de marche plus tard, un peu énervés…

Bonjour, on se marie… C’est pour une clôture ? Euh non, enfin je ne sais pas, on vient vous apporter le document du notaire.
C’est à quel nom ?
Servais, Brice.
Je ne vois pas. (Elle farfouille puis demande a sa collègue) Tu as un dossier SERVAIS ? Ah non je ne vois rien, vous avez déjà donné vos documents ?
Quels documents ? On vit à l’étranger et on nous a juste dit de venir avec le document du Notaire, rien d’autre.
Ah et bien il faut une copie de l’acte de naissance et un certificat de célibat. Pour chacun.

S’en suivirent après moultes palabres, une course poursuite en taxi entre le centre-ville jusque Uccle, pour choper une copie de mon acte de naissance, j’apprends d’ailleurs par le guichetier que ce n’était pas nécessaire de venir, la ville de Bruxelles aurait pu demander par internet ce document, et c’aurait été gratuit. Bref.

Retour à la rue Grétry, on nous dit ensuite qu’il faudra se procurer un document attestant qu’on est bien célibataires tous les deux, dans le pays de résidence. Ah oui mais on est Vendredi, il est midi, donc 18h à Canberra, c’est mort. Les 14 jours sont dépassés. Oh cock !

Pas de panique, rendez-vous pris à l’ambassade d’Australie pour Lundi matin, pour signer un document sur l’honneur attestant de notre adresse et surtout célibat. Entre-temps, on passe au consulat de France, qui nous annonce qu’on a bien fait de venir, sinon le mariage n’aurait pas été reconnu en France… Putain d’administrations de merde, pouvez-pas vous mettre d’accord et INFORMER les citoyens qui viennent vous voir ? Bande de fonctionnaires, c’est VOUS qui devez connaitre les règles, pas nous !

Bref. Lundi matin 10h, ambassade d’Australie. On signe ledit document, on paie (70euros pour deux tampons) et zou, direction le Ministère des Affaires Etrangères, pour “légaliser” les documents. Une heure de file, on re-paie (80euros pour quatre tampons, c’est moins cher le tampon tiens) et hop, Rue Grétry, on clôture le fucking dossier. Ah non il manque encore un truc : la dispense du Procureur du Roi. Et oui, comme les 14 jours sont dépassés, il faut maintenant une dispense pour se marier.
35 degrés dehors, on traverse le Sablon, ça monte, on est en nage quand on arrive devant le Proc’. Je dégouline, ma chemise est trempée, mais le document est signé, la dispense est accordée, youppie on se marie.

Soupir de soulagement et grand sourire sur le visage de Claire. Dans l’ascenseur de l’ambassade je lui avais dit “t’es quand même patiente, j’en connais plus d’une qui m’aurait étranglé cent fois”…